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CINQUIÈME ENTRETIEN


gant. Allons, voilà encore que tu recommences à pleurer !

antonia.

Excusez-moi, madame ; donnez-moi le temps de m’habituer à ce langage, et vous serez satisfaite.

caroline.

Eh bien, pour te donner le temps de calmer ton chagrin, je désire et j’espère que, cette fois, tu voudras bien m’obéir : tu passeras cette nuit près de moi !

(À cette proposition inattendue, le visage de notre camériste change subitement d’aspect ; de triste et soucieux qu’il était, il devient rayonnant de joie ; aussi le premier mouvement de la consolée est de se jeter sur les mains de sa maîtresse, qu’elle baise avec passion.)

caroline.

Cela te rend donc bien heureuse ?

antonia.

Vous savez bien qu’être toute une nuit la