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CINQUIÈME ENTRETIEN


sa maîtresse, s’empresse d’exécuter ses ordres. Le buffet, mis à contribution, fournit amplement l’encas d’une collation. Antonia, quoique habituée aux excentricités de sa maîtresse, ne peut cette fois se défendre d’une certaine contrariété. Son visage, ordinairement si plein de bonne humeur, est triste et résigné ; son service se fait avec intelligence, mais sans entrain. Cette manière d’être d’Antonia ne peut échapper à la clairvoyante Caroline, qui, connaissant à fond le caractère de sa camériste, ne veut pas la pousser à bout. D’ailleurs, maintenant que son caprice est contenté, elle a hâte de se débarrasser de ses hôtes, ce qui s’exécute avec force protestations de reconnaissance et surtout avec l’assurance du plus inviolable secret. Antonia est chargée de les conduire jusqu’à la porte de l’appartement ; cela fait, elle retourne à la chambre de sa maîtresse pour son service du coucher ; elle s’apprête à faire la couverture, lorsque, apercevant le lit en désordre.)