indiscrétion ? Il serait un peu tard. Crains-tu de
me déplaire ? Non, Caroline, je vous aime tendrement
tous les deux. Pourquoi serais-je jalouse
d’un moment de plaisir auquel les sens
seuls participent ? Adrien est aussi beau que tu
es belle : j’ai permis votre rencontre et votre
intimité, je ne dois pas être surprise que mon
amant ait produit sur toi l’effet auquel je n’ai
pu échapper ; ne sois donc pas étonnée de me
voir me prêter à ta fantaisie. Sois franche, tu
grilles de te voir dans ses bras ? Eh bien, je t’y
mettrai si cela est nécessaire ; Adrien serait un
égoïste et ne mériterait pas mon amour si cette
tolérance de ma part pouvait altérer en rien
son sentiment. Viens donc, chère amie, viens,
sans hésitation, recevoir la preuve de sa reconnaissance.
Non, ma chère, non, jamais je ne consentirai à recevoir par là l’offrande de ton amant Ce n’est ni par dédain ni par indifférence : ces deux sentiments sont loin de ma pensée. Mais soit