LE BON PÈRE
CONTE.
Des cendres de Pindare est né le grand Rousseau ;
Horace à Despreaux a légué son génie ;
Des mains du chantre d’Ausonie,
Voltaire a reçu le pinceau.
Mais en vain je parcours les beaux siècles de Rome,
Je n’aperçois pas un seul homme,
Qui d’un conte plaisant régale mon cerveau.
Est-ce que dans cet heureux âge
Aimer était un temps perdu ?
De la beauté le brillant avantage,
N’étoit-il rien sans la vertu ?
Je n’en savois pas davantage,
Mais j’avois cru tout bonnement
Qu’amour en tout pays, objet de notre hommage,
S’annonçoit par le sentiment,
Et finissoit par un plus doux usage ;
Ou du moins aujourd’hui c’est la marche qu’il prend,
Comme vous le verrez en achevant la page.
Dans un pays de bonnes gens,
Où règnent le plaisir, la paix et l’abondance,