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les travailleurs et les pauvres, le Christ, le vrai rouge, on ne l’achète pas. Il faut qu’il meure. Et il mourra. Et Barabbas, se prêtera au rôle qu’on lui fera jouer. Les émissaires des pharisiens et des rabbins se répandent dans la foule. « Somme toute, disent-ils, ce charpentier de Nazareth n’était pas tendre pour nos vices. Il prétendait que la rénovation, la réforme individuelle doit précéder la réforme générale. Tandis que Barabbas, en un clin d’œil, voulait transformer la société et vous délivrer du joug des Romains. » Ils se gardent de dire « pour vous replacer sous le joug des pharisiens. » Et, moutonnière, la foule crie : « qu’on nous relâche Barabbas ! »