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Vous comprenez maintenant pourquoi les pharisiens, les cléricaux cherchaient sa perte. Ils réussissent enfin à ameuter le peuple contre lui, il a toujours existé des jaunes ! Il va être crucifié ! Quel débarras ! Mais la coutume étant de relâcher un prisonnier au cours des fêtes de Pâques, voici que le gouverneur romain Pilate hésitant à laisser mourir un Homme qui n’avait, au fait, commis d’autre crime que de prêcher l’amour, la justice et la fraternité, propose au peuple de relâcher le Christ. Les cléricaux, terrifiés, envoient leurs émissaires dans la foule. Toutes leurs sympathies allaient à Barabbas. Barabbas, le type du politicien ou du séditieux arriviste, n’a jamais effrayé les capitalistes ou les jésuites. Il est à vendre. C’est un jaune. Mais le Christ, le type du réformateur incorruptible, du rénovateur moral, social et spirituel qu’aucune attaque ne peut atteindre, le Christ, qui a tonné contre les richesses, flétri les cagots, dénoncé les hypocrites, soutenu