l’imitation-participation qui règle un événement donné de notre monde sur l’événement correspondant de la période mythique).
Mythes expliquant les fautes humaines.
Pareillement, des fautes commises, des sentiments éprouvés aujourd’hui sont rapportés à des « précédents » de la période mythique. Un jeune garçon a dérobé des graines à sa sœur. Elle s’aperçoit de ce qui lui a été pris, et elle demande à son frère d’avouer. Il s’y refuse d’abord. « À la fin, le garçon dit : « Eh bien ! oui, c’est moi qui les ai mangées ! » Depuis lors, les enfants indiens ont l’habitude de voler les semences d’autres personnes et, quand on les y prend, ils se défendent par le mensonge[1]. »
Un dernier exemple, dans un mythe des Nez-Percés. La femme de Coyote l’abandonne. « Ce soir-là, elle ne revint pas près de lui. Elle était partie avec un autre.
« Coyote en fut très affecté, et dit : « Allons, je me sens bien malheureux ! Pourtant, il n’y a rien à faire. D’autres se sentiront aussi malheureux que moi, quand ils se rendront au pays des buffalos, et que leurs femmes les abandonneront. » Plein de tristesse, il retourna à son ancienne demeure, et depuis ce temps-là, souvent des femmes ont abandonné leurs maris dans le pays des buffalos[2]. » Le mythe ne se propose sûrement pas de les excuser, ni de rejeter toute la responsabilité sur l’épouse de Coyote. Mais elle a créé le « précédent ». Sans lui, leur faute ne se produirait pas. Le mythe dit formellement qu’elle ne se commet que depuis qu’il a eu lieu.