modèles, des « précédents » à l’image desquels ils sont faits. On voit jusqu’où s’étend ici la fonction du mythe. Il ne fonde pas seulement l’efficacité des actions de l’homme en lui enseignant à imiter celle des ancêtres et des héros. Il révèle la raison d’être des réalités naturelles. Car celles-ci aussi « imitent » des réalités originaires de qui elles tiennent leur essence. C’est le mythe qui montre comment elles y participent.
Magie imitative.
Voici, au Nouveau-Mecklembourg, des formules pour faire cesser la pluie.
« Le crabe, il va à reculons,
Pluie, retire-toi…
Le trépang se retire,
Pluie, retire-toi…
Le hérisson se retire,
Pluie, retire-toi…
ou bien,
Le requin mord,
Il mord la pluie,
c’est-à-dire, le requin doit disperser les nuages pluvieux, comme il déchire les hommes avec ses dents[1]. »
Formules pour faire croître et grossir les plantes :
« Le requin, il roule,
Les taro, ils roulent…
c’est-à-dire, les taro doivent devenir si ronds, qu’ils roulent comme font les requins dans l’eau.
Le sanglier bouleverse la terre,
Les yams (la) bouleverseront,
c’est-à-dire, les yams doivent devenir si gros, qu’ils bouleverseront la terre, comme fait un sanglier. Les beaux yams
- ↑ P. G. Peekel, M. S. C., Religion und Zauberei auf dem mittleren Neu-Mecklenburg, pp. 119-120.