et qui fit signer la convention de Kalisch, source de tant de difficultés futures. On l’a accusé d’avoir été plus Russe qu’Allemand en cette occasion, et d’avoir trahi les intérêts de son ancien maître. La conduite de Stein ne justifie pas ce reproche[1]. Il pressentait bien la question de Pologne, et on sait aujourd’hui qu’il n’avait pas une confiance aveugle dans le désintéressement de la Russie. Seulement cela était secondaire à ses yeux pour le moment.
Un intérêt majeur primait les autres : il fallait
à tout prix que la guerre contre Napoléon continuât,
et que la Prusse y fût entraînée. Le reste
se réglerait plus tard, après la victoire. Stein l’emporta.
Frédéric-Guillaume III, fort irrité contre lui,
n’en dut pas moins signer le traité de fireslau, le
19 mars, avec les Russes, après avoir déclaré la
guerre à la France le 16 mars, et lancé le 17 le célèbre
« Appel à mon peuple » qui donna le signal
du soulèvement dans l’Allemagne du nord.
Mais l’enthousiasme patriotique ne gagne pas,
comme Stein l’avait espéré, le reste du pays, et
bientôt l’unité politique de l’Allemagne future,
objet suprême de ses efïorts, se trouve gravement
compromise. Il put s’en apercevoir dès le mois
d’août 1813. A Prague, pendant l’armistice décisif, il
présente aux souverains un nouveau mémoire sur
la réorganisation de l’Allemagne. Il y insiste derechef
sur la nécessité de faire de l’Autriche et de la
Prusse deux puissances de premier rang, et de leur
subordonner définitivement les autres états de
l’Allemagne ; il demande en outre le rétablissement
.
- ↑ Voir sur ce point, Seeley, III, 90 sqq.