raison des réclamations ». La réforme fut élaborée par le grand chancelier Samuel Cocceii. Le nombre des juges fut diminué, mais on exigea d’eux la preuve de leur capacité professionnelle, et ils furent désormais attachés à un poste fixe. Les procès durent être jugés vite, et un code rural en allemand fut promulgué, code conçu dans l’esprit du XVIIIe siècle, plus soucieux de la logique que respectueux des coutumes, et reposant en dernière analyse sur les principes philosophiques de Leibniz et de Wolff.
Pareillement, Frédéric II, aussitôt après la guerre de Sept ans, s’occupe de la réforme scolaire. Avant même que la paix soit définitivement signée, il enrôle des instituteurs saxons, pour améliorer les écoles rurales du Brandebourg et de la Poméranie[1]. Le 12 août 1763 parait le Règlement général pour les écoles de campagne. L’école primaire devient obligatoire, depuis l’âge de cinq ans au plus tard jusqu’à treize ou quatorze. Les parents, tuteurs, ou seigneurs seront responsables. La loi précise les mesures de surveillance et de coercition nécessaires : inspections, amendes, obligation de payer l’école même si l’enfant n’y va pas, etc. Frédéric recommande de choisir des instituteurs instruits, et qui aient appris aussi la culture des vers à soie. Il se rencontre ici, sans le savoir peut-être, avec un désir exprimé déjà par Leibniz.
Le succès répondit aux efforts de Frédéric II ; on sait assez qu’il laissa, connue il s’en vante lui-même, la Prusse beaucoup plus grande et plus
- ↑ Oncken, II, p. 513 sqq.