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DE KANG-HI.

veulent leurs meres et leurs sœurs : elles continuent donc de jouir, comme si elles n’étoient pas mariées, de cette amitié naturelle qui date de la naissance et ne finit qu’avec la vie, liaison intime, pure comme la lumière du jour et précieuse comme elle ; sans doute que, dans ces heureuses contrées, les sœurs vivent dans la plus intime union, et passent ensemble presque tout leur temps, entourées de leurs enfants qui leur retracent les doux amusements du jeune âge.

Mon mari, ma chere Tai-na, a conservé pour moi la même tendresse ; il est revenu dernièrement d’Em-ouy, où il avoit été chargé de régler les affaires des Espagnols de Manille, qui font toujours un grand commerce dans ce port. En passant à Hank-tchou-fou, ville célebre pour l’éducation des filles, il a acheté une jeune