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SUR L’INDE.

à de si hautes destinées. L’état que nous allons fonder n’est point de ceux dont l’existence précaire est soumise aux caprices du sort et aux vicissitudes de la fortune guerriere ; c’est un colosse aussi grand à sa naissance, que Rome après 700 ans de victoires ; mais plus heureux qu’elle, nous n’avons pas à redouter ces essaims de barbares, qui, après l’avoir si long-temps désolée, ont fini par la détruire. Supérieurs à nos voisins, autant par le courage que par l’industrie, l’art militaire et la discipline sont en nos mains des armes irrésistibles que leur caractere et leurs habitudes leur défendent à jamais d’imiter. C’est à nous à poser nos limites, et nous pouvons sans efforts les reculer juste qu’aux extrémités de l’orient : notre climat est aussi sain que notre sol