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SUR L’INDE.

goût de la débauche et de la plus folle prodigalité : il ne tarda pas à en donner des preuves. La femme d’un des premiers négociants du Bengale étoit vaine et coquette, il la séduisit sans peine, et jouit insolemment de cette indigne conquête.

On se souvient encore à Calcutta du luxe qu’il déployoit lorsqu’il se rendoit avec elle à sa maison de plaisance. Un groupe de Tartares à cheval, l’arc à la main, le carquois sur l’épaule, ouvroit cette marche vraiment triomphale. On voyoit ensuite un éléphant portant d’énormes timbales semblables à celles qui précedent l’empereur des Marattes ; deux esclaves richement vêtus les battoient en cadence, et régloient le pas d’une compagnie de Cipayes. Derrière eux, cinquante bayaderes, dansant et jouant des instruments, faisoient admirer leurs