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LES VOYAGES

et de tout disposer pour que nous puissions quitter Paris dans la journée de demain. A présent que je suis plus calme, je ne puis penser, sans confusion, à cette liaison dont encore hier je m’enorgueillissois si sottement. Les suites les plus funestes auroient pu en être les conséquences sans que j’eusse le droit de m’en plaindre. J’ai été au moment de perdre la vie ou de l’ôter à un jeune homme qui ne m’avoit point offensé, pour une coquette qui m’a indignement trompé ; pour elle, je me suis cassé le bras, et si je ne suis pas estropié, il n’en est pas moins vrai que je m’en ressentirai le reste de ma vie ; cependant son frere me trahissoit sous le voile d’une amitié sincere, et cherchoit à m’enlever ma femme, celle qui m’est aussi précieuse par les qualités du cœur que par les charmes de sa personne,