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LES VOYAGES

de société pourroit dissiper cette tristesse qui ne lui est pas naturelle, d’autant plus que la conversation de ce jeune homme est vraiment amusante. Personne n’est plus au fait que lui de ce qui se passe à la cour et dans le grand monde ; et comme le désir de faire valoir son pays est combattu par sa disposition à saisir les ridicules, il approche plus de la vérité que le reste de ses compatriotes. Hier il nous parloit de la mode, tourbillon continuel qui entraîne les jeunes et les vieux, les fous et les sages, et qui étend son irrésistible pouvoir sur les opinions comme sur les habits, sur la politique comme sur la médecine ; cependant, a-t-il ajouté, trois choses ne changent point ici. Le courage, la politesse, et la vanité y sont immuables comme le sol et le climat, et il n’est pas au pou-