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LES VOYAGES

fois dans de trop longues digressions. — Je n’ai plus, dit Pasdutout, qu’un petit reproche à adresser aux Chinois, et je compte assez sur la bonne foi de M. Scrutant, pour croire qu’il n’essayera pas de les en justifier. Il s’agit du courage guerrier, que personne, je pense, n’a jamais songé à leur accorder. Leur pusillanimité est même telle, qu’ils ne rougissent pas de se mettre cent contre un, et encore ont-ils bien de la peine à réussir. Ainsi ils ont employé cent mille hommes pendant trois ans pour réduire le fort d’Albacin, bâti par les Russes près du fleuve Amur, et qui n’étoit défendu que par quatre cents cosaques[1]. D’ailleurs, tout le monde sait que les Tartares, dont la popula-

  1. Cet événement eut lieu à la fin du regne de Pierre-le-Grand. Voyez le Voyage de J. Bell, et de Lange à Pékin, par terre.