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DE KANG-HI

mieres impératrices avoit les pieds fort petits, et qu’elle en tiroit vanité, ainsi que le font les européennes ; que les femmes des mandarins, désirant lui ressembler, se servirent de souliers extraordinairement étroits, mais que, ne pouvant atteindre à cette perfection, elles voulurent au moins la donner à leurs filles. La vanité a conservé cet usage ridicule ; et dans ce pays, où il n’y a pas de noblesse héréditaire, l’on n’en est que plus jaloux de constater d’une maniere ineffaçable que l’on tient à une famille distinguée par son rang et ses richesses, et où par conséquent on n’a pas besoin de marcher. Attribuer cette coutume à un excès de jalousie est une opinion tout-à-fait chimérique ; ce qui le prouve, c’est que les jeunes filles que l’on éleve dans plusieurs villes, et principalement à Song-tcheou-fou, pour