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LES VOYAGES

ont toutes le pied cassé. Il n’y en a peut-être pas une sur cent, et celles qui l’ont ainsi s’en trouvent honorées comme delà marque d’une naissance illustre et d’une condition supérieure. L’indolence commune à tous les Orientaux les empêche de sentir la privation du plaisir de la promenade ; et comme elles ne sauroient sortir à pied, ce que les deux sexes trouvent au-dessous de leur dignité, depuis Constantinople jusqu’au Japon, il s’ensuit que de tous les membres les pieds sont ceux dont elles peuvent le plus aisément se passer. Je sais que l’on croit communément en Europe que l’on estropie les femmes en Chine pour les empêcher de sortir ; mais la vérité est que cette coutume vient de la mode, et n’est pas une institution raisonnée. Les historiens rapportent qu’une des pre-