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LES VOYAGES

sentent un éléphant[1]. Mais revenons aux Chinois. Ce peuple de sages, ne se bornant pas au culte des plus ridicules idoles, est dupe de ses Bonzes et de leurs supercheries. Croiriez-vous qu’il leur achete fort cher des morceaux de papier doré qu’ils brûlent pour le repos des morts, et dont quelques uns sont des lettres de change de pains d’argent de la valeur de cinquante taels payables dans l’autre monde[2]. Mais ce n’est pas tout ; les astrologues et les devins ont autant de crédit que les moines. On ne sauroit rien faire d’important sans consulter le sort : tantôt ce sont de petits bâtons que l’on jette en l’air, et qui indiquent en retombant le parti qu’il faut prendre ; tantôt on examine des

  1. Collection du savant abbé de Tersan.
  2. Hager, numismatique chinoise, page 96. (Le tael vaut 7 liv. 10 s.)