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DE KANG-HI

ration fut achevée, le chirurgien, jugeant qu’il falloit me saigner pour empêcher l’inflammation, et remarquant que Tai-na, qui dans son trouble étoit restée, sans s’en apercevoir, dévoilée devant tous ces hommes, pouvoit à peine se soutenir, exigea qu’elle sortit de l’appartement. En s’en allant il me fit coucher, et me prescrivit un repos absolu ; mais la douleur m’empêchant de dormir, j’eus tout le temps de réfléchir sur la grande différence qui existe en Europe et en Chine dans la pratique de l’art de guérir. La médecine et la chirurgie des Européens n’admettent rien d’occulte ni de mystérieux. Chez eux on ne consulte ni les constellations ni la rabdomancie : leurs docteurs se trompent, sans doute, quelquefois dans leurs conjectures, mais au moins la raison ne répugne point à leurs traite-