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LES VOYAGES

guere. Tout-à-coup un daim bondissant dans le taillis effraie son cheval ; il saute en faisant un écart ; madame de Fensac, prise au dépourvu, est désarçonnée. Je la vois qui va donner de la tête contre un arbre : je m’élance, tends le bras, et le roidissant de toute ma force, je suis assez heureux pour amortir sa chute ; mais, perdant moi-même l’équilibre, je tombe, et je m’aperçois, en me relevant, que j’ai le bras gauche cassé. Je voudrois que vous eussiez vu, mon ami, l’expression de la sensibilité peinte dans tous ses traits. Cet accident rassembla bientôt autour de nous la foule des promeneurs ; je souffrois beaucoup, et pourtant je vous avoue que mon amour-propre fut flatté qu’il y eût tant de témoins des soins tendres et empressés d’une si charmante personne. Je ne pouvois pas remonter à cheval, et