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LES VOYAGES

s’établissent juges souverains des arts, de la littérature, et, si on les laissoit faire, de la politique. Ils blâment donc ou louent indistinctement les auteurs et les peintres, les sculpteurs et les musiciens, les acteurs et les architectes : ces tribunaux ne sont pas toujours inaccessibles à l’intrigue et à la corruption ; mais comme ils sont directement aux gages du public, lorsque leurs jugements sont par trop iniques, les souscriptions cessent, et ces magistrats si orgueilleux rentrent dans la classe des simples citoyens.

La condition des journalistes seroit assez douce, si leurs feuilles, qui doivent être prêtes tous les jours à heure fixe comme les voitures publiques, pouvoient aussi, comme elles, partir à moitié vides lorsqu’il n’y a pas de quoi les remplir ; mais on ne leur laisse pas cette faculté. Beaucoup d’amateurs