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LES VOYAGES

viduelles, leur bonheur, et leur considération ; et ce qui me paroît tout-à-fait décisif, c’est que l’on m’assure qu’il n’y a pas un homme sensé qui voulût épouser une femme auteur, ni une mere de famille qui choisît pour son fils une pareille épouse.

N’est-il pas étrange, mon ami, qu’il y ait encore quelques personnes qui prétendent que cette grande différence que l’on observe entre l’esprit des femmes et celui des hommes vient de l’éducation. Ce paradoxe seroit plus soutenable en Orient, où l’on se contente de leur apprendre l’art de broder, la musique, et la danse. Mais ici, où on leur enseigne, comme aux hommes, l’histoire ancienne et moderne, la géographie, la sphere, la physique, où, loin de se réserver quelques secrets, les hommes ont cherché à leur aplanir toutes les voies de la