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DE KANG-HI.

vail de plusieurs, on rend un véritable service à l’état ; car les objets manufacturés, baissant nécessairement de prix, se trouvent à la portée d’un plus grand nombre de consommateurs, tandis que l’agriculture, disposant de plus de bras, peut fournir avec plus d’abondance les denrées de première nécessité. Chacun a donc plus de facilité à se nourrir, à s’habiller, à se meubler ; et voilà ce qui constitue l’aisance générale. Mais lorsque l’agriculture, portée, comme à la Chine, à son plus haut point de perfection, ne fournit que la nourriture nécessaire à une immense population, que la terre manque, pour ainsi dire, à l’homme, et que d’ailleurs les manufactures sont assez florissantes pour empêcher la concurrence de l’étranger, les inventions qui économisent la main-d’œuvre n’offrent pas le même