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LES VOYAGES

à l’ouest l’horizon d’une maniere assez pittoresque ; mais les ouvrages de l’art n’embellissent point ici la nature, et ne répandent pas, comme à la Chine, une agréable variété dans le paysage. Au lieu de ces élégantes pagodes à nombreux étages, brillantes de porcelaine et d’émail, dont les toits dorés contrastent si bien avec l’azur des cicux qu’elles paroissent toucher, on voit de loin en loin quelques tristes clochers semblables à des pins dépouillés de leurs branches, ou plutôt à de grands cyprès desséchés. Près de moi tous les objets d’une teinte sombre ou indéterminée constrastoient pareillement avec les couleurs éclatantes de ma patrie. Où sont ces barques vernissées, ces jonkes si jolies, ces maisons flottantes qui ornent nos canaux ? La nature elle-même est ici moins parée. Je n’ai vu nulle part le