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LES VOYAGES

usages de ma patrie, de ce pays où sont restés tous les objets de mon affection, dont je suis maintenant si éloignée. On a tracé, ou plutôt élevé le canal le long d’un grand fleuve que l’on nomme le Rhône. Comme le bateau qui nous portoit, tiré par des chevaux au trot, alloit assez vite, les nombreuses barques qui descendoient ce fleuve rapide, sembloient voler avec la légèreté de la fléché tartare, et disparoissoient dans un instant. C’est un spectacle fort amusant. Kang-hi m’a appris que l’objet de ce grand travail étoit de faciliter le transport des marchandises qui ne remontoient qu’avec la plus grande difficulté cette riviere, dont la navigation est d’ailleurs interrompue pendant plusieurs mois, soit par la sécheresse, soit par les débordements. Aujourd’hui, au moyen d’un certain nombre d’écluses per-