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DE KANG-HI.

donnerois ; mais comme il n’en existe pas, je vais tacher de vous faire comprendre l’idée que nous attachons à ce mot. Nous appelons esprit une certaine vivacité d’intelligence qui permet de saisir des rapports éloignés entre les divers objets, et saillie l’expression inattendue de cette faculté ; mais elle est tellement indépendante du jugement et même du bon sens, que l’on dit très communément, cet homme a beaucoup d’esprit, mais c’est un fou ; tel autre parle bien, mais il ne fait que des sottises. Quant aux esprits faux, on peut les comparer aux personnes louches qui peuvent avoir la vue longue, quoiqu’elles regardent de travers. Au reste, quelque peu utile, quelque dangereux même que soit l’esprit lorsqu’il n’est pas uni à la raison, on en fait un tel cas ici, que les apparences même en sont recher-