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LES VOYAGES

dit ses forces et sa santé ; mais il n’en fut pas moins inébranlable dans sa résolution, et somma son épouse de tenir sa parole ; après bien des combats, elle lui dit : Eh bien ! si tu veux absolument que je sois séparée de toi, du moins que je n’éprouve pas cette peine cruelle sans quelque consolation ; la seule que je puisse recevoir, c’est de t’être utile. Tu m’as dit si souvent que j’étois belle ; cherche à me vendre à un haut prix, et que cet argent puisse réparer l’injustice de la fortune. Mia-hi voit briller une lueur d’espérance, et, saisissant avec empressement cette idée, il se rappelle qu’un riche et honnête négociant, homme déjà d’un certain âge, mais qui a conservé les goûts de la jeunesse, donne un grand prix des jolies concubines ; il charge un courtier d’esclaves de cette négociation.