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LES VOYAGES

qu’il étoit possible de tirer un grand parti des spectacles en faveur de la morale publique. Cette opinion est peut-être vraie dans l’enfance des sociétés. On conçoit que des leçons de vertu mises en action sont capables de produire une forte impression sur des âmes simples, et qui n’ont pas à redouter la tentation des jouissances du luxe ; mais dans la situation actuelle des choses, au point de raffinement et de corruption où tous les peuples civilisés, et sur-tout les habitants des grandes villes sont parvenus, quel bien espérer des plus belles maximes débitées pompeusement sur le théâtre, lorsqu’elles sont tellement démenties par l’exemple général, qu’elles paroissent faites pour les habitants d’une autre planete ? de ces hommages de bienséance rendus si souvent de mauvaise foi à la vertu, véritable