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DE KANG-HI.

et que les chanteurs forains furent les premiers comédiens[1]. Ces essais informes, divertissement d’un peuple chez qui la civilisation étoit encore dans l’enfance, furent bientôt assez perfectionnés pour intéresser l’esprit et émouvoir le cœur. Les actions héroïques représentées sur la scene exciterent tour-à-tour l’admiration, la pitié, la terreur, et ennoblirent la tragédie, tandis que le malin Aristophane apprêtoit à rire aux dépens des personnages les plus illustres. Rome, qui alla chercher en Grèce son culte et ses lois, imita aussi son théâtre. Si les peuples modernes ont été mille ans privés de spectacles, c’est que le régime féodal, en isolant les seigneurs dans les châteaux, et en rendant les

  1. Tragos-oîde, chant du bouc, victime consacrée à Bacchus, et le prix du vainqueur. Komas-oîde (Kata sous entendu) chant dans les bourgs.