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LES VOYAGES

sécheresse servent à l’arrosement des prés et aux besoins de la navigation ; c’est là que les orages achevent d’épuiser leur inutile furie.

Sur le haut des tours armées de paratonnerres, on a élevé des télégraphes destinés à annoncer la formation des orages. L’avis salutaire vole aussi prompt que l’éclair, et devance les vents impétueux. Alors on se prépare, les bombes sont disposées, on tire en même temps le canon d’alarme pour écarter les hommes et les troupeaux des environs de la tour, où souvent les grêlons s’amoncellent à une hauteur étonnante ; car cette mine aérienne déchire le nuage épais, comme elle renverse le solide rempart ; et la poudre, désastreuse invention qui coûte tant de pleurs à l’humanité, cette fois est obligée de la servir.