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PRÉFACE

me suis proposé en composant cet ouvrage, il me reste à dire pourquoi j’ai préféré de mettre des Chinois en action.

Lorsque j’ai voulu opposer aux Français une nation de mœurs différentes, la première qui s’est présentée à mon esprit est celle qui habite ce vaste empire de la Chine, plus peuplé que l’Europe entière, et qui cependant n’obéit qu’à un seul souverain. Ses coutumes, son langage, et ses lois la séparent du reste du monde, comme si elle appartenoit à une autre planète ; les hautes montagnes qui la couvrent à l’ouest, et sa grande muraille ont été, il est vrai, insuffisantes pour la défendre contre les Tartares qui l’ont envahie deux fois ; mais la force de ses institutions, plus grande que celle de ses armes, a bientôt soumis ses