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LES VOYAGES

spectacle, quand on voit du château leurs voiles déployées se mouvoir avec une incroyable vitesse ; elles ressemblent à ces énormes oiseaux du tropique, dont les grandes ailes blanches rasent la surface des mers, et à qui des navigateurs ont donné le nom du plus léger de leurs vaisseaux.

Les jardins du palais descendent jusqu’à la riviere, et s’étendent au loin sur ses bords ; du côté du nord-ouest ils se joignent à la forêt. Au milieu d’une vaste pelouse, quelques arbres isolés, dont le port étranger et le riche feuillage contrastoient avec les objets environnants, attirerent mon attention ; en m’approchant, je reconnus avec surprise les productions de notre heureuse Asie. Par quel art les avoit-on élevés sous un climat aussi rude ? M. de Lanson, qui m’accompagnoit, voulut bien m’expliquer cette énigme.