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LES VOYAGES

remarquable[1]. Mais arrêtons-nous un moment : je voudrois chercher à découvrir quelle peut être la cause de cette étrange subdivision de la Divinité commune à tant de peuples, ou pour mieux dire à tous. Ne seroit-ce pas l’impossibilité de peindre dans un seul individu les attributs si différents et si incompatibles, qui entrent nécessairement dans l’idée d’un Dieu éternel et tout-puissant ? En effet, on peut espérer de joindre dans les mêmes traits l’expression de la force, de la douceur, et de la majesté ; mais celui qui ne vieillit point ne sauroit être représenté sous la forme d’un vieillard, et il seroit absurde de donner la figure d’un jeune homme à celui qui a l’expérience des siècles. Cette difficulté n’est pas encore la plus grande ; de tous les attributs de

  1. Kircher, sin. ill. fig. Barrow, t. 2.