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LES VOYAGES

l’amour-propre à ces exercices. De là ces jeux solennels, ces courses, ces luttes qui furent pendant tant de siècles une affaire si importante pour les peuples et les rois. On chercha par tous les moyens à exciter les athlètes, à récompenser leurs efforts ; on pensa que les prix et les couronnes ne suffisoient pas, et on leur érigea des statues ; mais, afin de perpétuer leur gloire, et en même temps de présenter aux yeux un spectacle qui ne pouvoit manquer de plaire, les artistes s’attachèrent à représenter les combattants dans la chaleur de l’action : ils y réussirent ; le marbre et le bronze s’animèrent sous leurs ciseaux. Que si l’on compare à ces ouvrages pleins de vie ceux des Egyptiens, qui n’avoient pas l’usage de la lutte et des jeux du cirque, on verra le plus étonnant contraste, la froideur, l’immobilité, la