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DE KANG-HI.

j’ai souvent regretté, en entrant dans le monde, de ne posséder aucun de ces avantages ; ce n’est qu’après avoir réfléchi sur l’admiration que j’éprouvois constamment à la vue des belles statues grecques, si différentes de ce qui chez nous constitue la beauté, que je me suis guéri de ce préjugé. Je suis à présent convaincu que, loin d’être une chose de convention, la beauté est une, absolue, la même dans tous les temps, dans tous les lieux, et qu’elle peut être ainsi définie : l’assemblage des proportions qui annoncent le développement le plus complet de toutes les facultés physiques et morales. Ainsi, par exemple, les signes qui dénotent la force doivent être tempérés par ceux de la légèreté, la majesté doit être adoucie par la bonté, etc. etc. Au premier coup d’œil il semble que les traits du visage ne