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DE KANG-HI.

commerce prit une étonnante activité, le nombre des manufactures augmenta dans une proportion inouie, le luxe fit connoître à la classe aisée de nouvelles jouissances, l’or attira les arts, les arts amenerent la politesse, et bientôt la nation parvint à ce haut point de civilisation qui étonne tous les autres peuples. Cependant ces grands changements receloient le germe du fléau dont le retour presque périodique afflige notre patrie, je veux parler de ces terribles famines aujourd’hui si meurtrieres, et presque inconnues à nos ancêtres. La facilité des transports assurant aux produits de l’agriculture un débouché avantageux, elle fut encouragée dans les terres fertiles, mais par la même raison, elle fut négligée ou même abandonnée dans les provinces stériles, qui ne pouvoient plus soutenir la