Page:Lévis - Les Voyages de Kang-Hi, Tome I.djvu/153

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
LES VOYAGES

nous apprennent qu’un terrain de cette nature n’a pas besoin d’engrais, et que la culture en est aussi facile que le produit abondant. En effet, l’art du jardinier et les travaux du laboureur tendent dans tous les pays à produire un sol factice, semblable à celui dont la nature généreuse a formé nos plaines. Nous lui devons un autre bienfait non moins important, et qui semble tenir à la même cause : nos lacs, nos rivières fourmillent de poissons, et leur quantité est telle qu’un seid pécheur peut procurer une nourriture suffisante à plusieurs familles. Aussi l’eau est-elle chez nous peuplée comme la terre. Des milliers, ou pour mieux dire, des millions d’hommes y ont fixé leur demeure d’une maniere permanente ; ils y naissent, vivent, et meurent ; enfin ils habitent si rarement la terre