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LES VOYAGES

lui a accordé un immense avantage sur les autres, en formant presque toute la partie orientale des débris des montagnes de l’ouest réduits à l’état de terre fertile. Ces énormes dépôts ont été originairement amenés par les grands fleuves qui prennent leurs sources dans les hauteurs de la Tartarie, et se jettent dans l’Océan oriental. Leurs bords sont aujourd’hui trop exhaussés pour qu’ils puissent se répandre sur les terres, et dans les endroits bas ils sont soutenus par des levées : d’ailleurs ils ne sont pas comme le Nil, sujets à des débordements périodiques ; mais ils cliarient encore, et sur-tout le fleuve Jaune, une si prodigieuse quantité de limon[1], que, d’année en année, les navigateurs s’aperçoivent de l’ex-

  1. On peut en voir le calcul curieux dans le voyage de Macartney, tome 2.