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LES VOYAGES

cles, dernier don de ma mere, et que je conserve si précieusement. Cependant il m’étoit pénible de refuser une demande faite avec tant d’instances. J’ai cru tout concilier en les confiant à mon cher Kang-hi : il les portera chez madame de Fensac ; son bijoutier, que l’on dit fort habile, les examinera, et essaiera en sa présence de les imiter avec des émaux et des paillons, et ce soir mon mari me les rapportera. A l’étonnement que cette résolution a paru causer à madame Ricange, je soupçonne que l’on regarde ici comme un préjugé ce sentiment qui nous fait attacher tant d’importance à la conservation d’objets qui nous viennent de personnes chères ; mais si c’est une foiblesse, je ne veux pas être plus forte.

Embrasse bien tendrement notre chere fille, en pensant à sa mere.