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PRÉ-ARYEN ET PRÉ-DRAVIDIEN DANS L’INDE.

Sanskrit Buddhist Literature of Nepal, p. 90. L’étendue en est considérable. Pourtant ce nest, en réalité, qu’un fragment ; il forme la dernière partie de la vaste collection qui porte le titre d’Avatamsaka, dont l’ensemble est préservé dans des versions en chinois et en tibétain. L’Avatariisaka, en raison de son importance, a été deux fois l’objet d’une traduction intégrale en chinois : sous la direction de Buddhabhadra entre 398 et à 2 1 ; sous la direction de éiksânanda entre 695 et 699. La section qui constitue le Gandavyuha a été traduite une troisième fois en chinois par Prâjna, entre 796 et 798, sur un manuscrit qui avait été envoyé à l’empereur de Chine par le roi éubhakara deva d’Orissa ; la lettre officielle qui accompagnait ce présent a été traduite à la fin de l’ouvrage. Nous apprenons ainsi que la section finale de l’Avatamsaka était déjà traitée comme un ouvrage séparé au vm e siècle, en Orissa, et que cet ouvrage jouissait à cette époque et dans ce pays d’une faveur particulière. Au reste, vers la même époque, Sântideva cite à maintes reprises le Gandavyuha sous ce nom même comme une autorité capitale, dans son éiksâsamuccaya ; c’est même par une citation du Garujavyûha que ce traité débute.

Le Gandavyuha était bien fait pour mériter le succès ; l’auteur a su inventer pour ses développements de théologie mahayaniste un cadre ingénieux et piquant qui ne pouvait manquer d’attirer le lecteur. Le héros du livre, Sudhana, est un disciple favori de Manjuérï qui, sur les instructions de son maître, fait par étapes le tour de l’Inde pour chercher des leçons tantôt auprès d’un roi, tantôt auprès d’un esclave, auprès d’un vieux sage ou d’innocents enfants. Après l’avoir instruit autant qu’elle l’a pu, l’upâsikâ Acalasthirâ lui dit : «Maintenant, jeune homme, va-t’en ; dans ce Dekkhan où nous sommes, il y a le pays d’Amita-tosala ; il s’y trouve une ville nommée Tosala ; c’est là que demeure un religieux errant