pilimbi, pulissakây, pulimâ ; en malayalim : bilimpi, karissakka, vilumpi ; en canarais : bilimbi, bimbuli (Lushington, List, 366 ; cf. aussi Yule-Burnell, s. v° blimbee. La note fournie par Yule et Burnell, s. v° Carambola, me semble utile à transcrire ici : « Sir J. Hooker observes that ihe fact lhat there is an acid and a sweet-fruited variety (blimbee) of this plant indicates a very old cultivation »). Mais le témoignage, entre autres, de Garcia de Orta, montre bien que même pour un connaisseur compétent, karmaranga et bilimbi s’équivalent : « Ces carambolas sont appelés au Ganarin et au Decan camariz, et en Malay balimba » (Yule-Burnell, s. v° Carambola). Et Linschoten (ibid.) : « Le fruit que les Malabars et les Portugais appellent Carambola est au Deccan appelé Camarix, au Canar Camarix et Carabeli, au Malais Bolumba. » Mevilimbangam est donc à analyser, dans l’inscription de Tanjore, comme Mâ-Damâlingam, Mâ-Nakkavâram, en Me-Vilimbahgam ; il est clair que Vilimbahgam est la transcription indienne du malais bëlimbing, qui équivaut à Karmaranga. Le nom indien du fruit, tiré du nom du pays, est devenu à son tour l’indication du pays lui-même ; Karmaranga est devenu le pays du carambolier, et, comme on vient de le voir dans la liste des noms empruntés à Lushington, le nom malais du fruit a fait fortune dans toute l’Inde du Sud à côté du nom consacré par le sanscrit. Mais alors l’identité Kamalanka = Lënkasuka est à abandonner, puisque Lënkasuka est clairement désigné dans la même inscription de Tanjore sous la forme tamoulisée Ilangâsogam. Les deux pays sont certainement proches voisins, mais ils ne se confondent pas, et Mâ-ppappâlam est probablement à situer entre eux, puisqu’il est nommé entre eux.
À côté de Lang-kia (chou) et symétriquement à Ka(r)mal(r)ank(g)a, vient se placer le nom de Tâm{r)alihga, avec l’alternance k-t- dont Kalinga-Tilinga, Kosala-Tosala nous ont présenté d’incontestables exemples. M. Cœdès a reconnu le