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JUILLET-SEPTEMBRE 1923.

celle du Sud, II, 68, 16, donnent à la ville le nom de Kulîngâ. Le nom dé Kulingà reparaît, cette fois au féminin, dans les deux recensions de Bombay et du Sud, II, 71, 6, quand le poète décrit l’itinéraire de Bharata retournant du Kekaya à Ayodhyâ ; c’est alors le nom d’une rivière qui arfose le Doab, entre le Gange et la Yamunâ. La recension bengalie a ici un texte tout différent. Le MahâBhârata ne mentionne pas Bhuliriga comme un ethnique 4, le mot n’y paraît que pour désigner un oiseau qui réside sur l’autre côté de l’Himalaya et dont le cri «ma sâhasam» avertit les hommes d’agir sans pré" cîpitation, II, 44* i54t). Mais l’édition du Sud, II, 67, 28» écrit le nom de cet oiseau kulinga. Les oiseaux bhûlinga sont encore mentionnés dans la grande épopée, XII, 169, 63 j6, comme «des oiseaux de mer, fils des montagnes « (sâmudrâh parvaîodbhavâh). L’édition du Sud, dans le passage correspondant, XII, 168, 9, substitue aux bhûlinga les oiseaux bhârumja.

4. Utkala Mekala. — Les deux noms sont soudés aussi étroitement que Anga et Vanga. Le Râmâyana, qui ne les mentionne qu’une fois, IV, 4i, 9 B» ; il, i4 G», les cite ensemble : Mêkalân Utkalàmé <mwa, à côté de Kalinga ? Ksemendra, dans son résumé [Râm. manj., IV, 2 34), les combine plus étroitement encore : Mekalotkalikâh. Le MahâBhârata fait de même, VIII, 882 : Mekalolkalâh Kalihgâh ; ailleurs, il les juxtapose : VI, 9, 348, mekalâé cotkalaih saha ;Vll, 4, iâ2, Vtkalà Mekalâh. M. Pargitér dans sa traduction du Markattdeya Purâna (p. 337) a sur ces deux peuples une note que je repro* tluirai tout entière, tant elle semble anticiper sur les conclusions que je cherche à dégager de la présente étude. «Les Utkala étaient bien connus (quoique le MahâBhârata ne les mentionne pas souvent, je crois) ; c’était une tribu grossière, dont l’origine remonte très loin, car ils ne semblent pas avoir