Page:Lévi - Pré-aryen et pré-dravidien dans l’Inde.djvu/12

Cette page n’a pas encore été corrigée
11
PRÉ-ARYEN ET PRÉ-DRAVIDIEN DANS L’INDE.

dhu Sauvīrā ete saṁkīrṇayonayaḥ. Les raisons mêmes qui valaient à ces pays une mauvaise réputation dans la société brahmanique leur assuraient un rang privilégié dans les églises hérétiques. Pour les Jaina, Aṅga est presque une terre sainte ; Campa, la capitale, est la résidence d’un grand nombre de saints personnages dans la légende et dans l’histoire du jaïnisme. La Bhagavatï met Aṅga et Vaṅga en tête d’une liste de seize peuples, avant le Magadha (Weber, Ind. St., XVI, 304). Un des upâftga, la Prajnapanâ, range Aṅga et Vaṅga dans le premier groupe des peuples aryas, ceux qu’elle appelle les Khettâriya ; la liste débute ainsi : Râyagiha Magaha, Campa Amgàtaha, Tâmalitti Vamgciya (ibid., p. 397). Le bouddhisme incorpore Aṅga dans la liste classique des seize grands royaumes ; Vaṅga occupe une situation inférieure. L’Anguttara nikâya le fait figurer une fois seulement (I, 213) dans la liste des seize royaumes ; partout ailleurs, la place est occupée par les Vamsa (sanscr. Vatsa) ; la littérature secondaire du bouddhisme rapproche constamment Aṅga et Vaṅga. Aṅga correspond au district de Bhagalpur, Vaṅga aux districts de Birbhum, Murshidabad, Bardwan et Nadiya, dans le Bengale.

3. Kaliṅga Triliṅga. — « Kaliṅga comprenait toute la côte orientale entre les Utkala au Nord et les Teliṅga au Sud, La Vaitaranï arrosait le pays ; les monts Mahendra (Ghats orientaux) se trouvaient sur les confins au Sud. Il comprenait donc la province moderne d’Orissa, le district de Ganjam et probablement aussi celui de Vizagapatam » (Pargiter, Mark. P., p. 334). Nous venons de voir l’étroite parenté qui lie Kaliṅga à Aṅga et Vaṅga, et l’espèce de réprobation qui les frappait en commun dans les écoles brahmaniques. Kaliṅga a même les honneurs d’un vers particulier consacré à lui seul dans le code de Baudhâyana, un vers traditionnel que le légis