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INTRODUCTION

diamant » que rien n’entame plus, et il aboutit à l’omniscience qui le met en état de représenter aux créatures le spectacle édifiant de l’illumination et du Nirvana.

L’acte (XV) est traité en quelques vers, comme l’introduction nécessaire aux perfections. Pour être digne d’un Bodhisattva, l’acte ne doit comporter aucune différenciation d’agent, d’acte ou d’action. C’est dans cet esprit que le Bodhisattva accomplit les perfections (XVI). Asaṅga les étudie avec les minuties raffinées de la scolastique, les dénombre, les combine en groupes divers, leur invente d’amusantes étymologies. Il passe rapidement (XVII) sur le culte des Bouddhas, sur la fréquentation des amis-de-bien, aborde les « hors-mesure » et s’arrête longuement à la pitié ; pour exalter ce sentiment qui est vraiment l’âme du bouddhisme. Asaṅga trouve des accents qui viennent du cœur et vont au cœur. Les « ailes d’illumination » (XVIII) passent en revue les qualités qui préparent le salut ; le thème de l’impermanence conduit Asaṅga à une discussion vraiment serrée et vigoureuse de l’instantanéité des opérants et de l’absence d’individualité. Sous la rubrique des « vertus » (XIX), Asaṅga examine et définit quelques traits complémentaires du Bodhisattva. Enfin, dans le chapitre final, qui est double (XX-XXI) il marque les étapes du Bodhisattva dans la suite des dix terres, et il achève par un hymne au Bodhisattva devenu Bouddha, où il énumère et adore les perfections des Bouddhas.


Un dernier mot. Je ne suis pas philosophe ; les hasards de la recherche m’ont conduit à étudier un texte de philosophie. J’ai seulement essayé de le traduire en philologue honnête. Je laisse à d’autres, mieux préparés et plus compétents, l’analyse interne et l’appréciation de la doctrine. J’ai pu, j ai dû plus d’une fois rendre les termes techniques par des équivalents malvenus. Je m’en excuse d’avance, en plaidant les circonstances atténuantes. Dans le monde de la pensée, on passe difficilement d’une civilisation à une autre ; la conception des phénomènes spirituels, leur représentation, leur analyse, leur classement comportent trop d’arbitraire pour fournir des coïncidences rigoureuses. Je me suis du moins appliqué à conserver uniformément les équivalents une fois adoptés ; je me suis attaché aussi à rendre les termes issus