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INTRODUCTION

Les sûtras désignés par leur titre sont en général des sùtras du Mahâyâna. Les citations sans référence expresse sont presque certainement tirées des Agamas, qui correspondent dans le bouddhisme sanscrit aux Nikâyas du pâli. J’ai signalé en note, chaque fois que je l’ai pu, l’origine de la citation. C’est le Saniyukta Agama qui paraît avoir fourni à Asaṅga le plus grand nombre de ses textes, peut-être à cause de son caractère composite. Ensuite vient l’Ekottara Agama (= Aṅguttara Nikâya). Je n’ai pas réussi à relever de citation caractéristique empruntée au Dîrgha ou au Madhyama. Le Ksâranadî sûtra, le Parijhâ sûtra et le Bhârahâra sûtra, qui sont cités expressément par Asaṅga, font partie du Saṃyukta ; j’ai eu l’occasion d’observer dans une note, à propos des deux derniers, que l’ordre même où Asaṅga les cite concorde avec leur classement dans le Saṃyukta sanscrit, tandis qu’ils sont classés dans l’ordre inverse en pâli. Le Pañcasthâna sûtra et les Pañcakas font partie de l’Ekottara (Anguttara). Le Mândavya sûtra, que je n’ai pu réussir à identifier, est probablement aussi un texte des Agamas. Je n’ai pas réussi non plus à découvrir la source du vers asâre sâra° (XII, 17, comm.), transposition d’un vers du Dhammapada accommodé à l’esprit mahâyâniste.

Un des ouvrages d’Asaṅga qui ont été rangés plus tard, avec le M. S. A., dans les cinq çastras de Maitreya, le Madhyântavibhâga, est cité dans le commentaire sur XVIII, 44. Si le commentaire est l’œuvre d’Asaṅga lui-même, comme nous croyons l’avoir établi, le M. S. A. est alors postérieur en date au Madhyânta-vibhâga. Wassilieff observe, tout au contraire, que « le Madhyânta-vibhâga est sensiblement plus récent que le Sûtrâlaṃkâra » (Târanâtha, p. 317, note sur p. 123).

Le succès du M. S. A. dans les écoles bouddhiques est attesté par la légende greffée de bonne heure sur l’ouvrage et qui en attribue la révélation au Bodhisattva Maitreya. Li Pe-yo, l’auteur de la préface officielle destinée à présenter au public la traduction chinoise du traité, déclare que, au témoignage dvi « Maître de la Loi, savant dans les trois Pitakas » (c.-à-d. le traducteur Prabhâkara-mitra) « dans les royaumes étrangers (= hors de Chine) l’étude du Grand Véhicule et du Petit prend universellement ce çâstra pour point de départ (litt. pour racine) ». J’ai déjà eu l’occasion (B. E. F. E. 0., 1903, p. 18) d’interpréter,