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QUESTION DE L’IDÉAL

de bois, motte de terre, etc. traité par des formules d’enchantement[1], telle est l’Imagination inexistante, c’est-à-dire la Nature Imaginaire. Comme l’effet d’un Trompe-l’œil, comme une figure d’éléphant, de cheval, d’or, etc. qui dans cette opération apparaît comme si elle existait, de même, dans cette Imagination inexistante, l’Erreur de dualité apparaît en tant que Prenant et Prenable sous l’aspect de Nature Imaginaire.


16. Dans ceci, il n’y a point existence de cela ; il en est ainsi du Sens transcendant. Et pourtant il y a Susception de cela ; il en est ainsi de la Vérité Contingente.

Dans ceci, il n’y a point existence de cela ; dans l’effet du Trompe-l’œil, il n’y a point existence d’éléphant, etc. De même, dans la Nature Relative, il y a le Sens Transcendant, qui est la non-existence de l’Imaginaire, lequel a pour Indice la dualité. D’autre part, il y a Susception de l’effet du Trompe-l’œil comme si l’éléphant, etc. existait ; de même il y a Susception de l’Imagination inexistante, en tant que Vérité Contingente.


17. En l’absence de l’effet, on perçoit la manifestation de son Signe ; de même, quand il y a Révolution du Fond, on perçoit la manifestation de l’Imagination inexistante. En l’absence de l’effet du Trompe-l’œil, la manifestation de son Signe, morceau de bois, etc., est susceptée avec son Sens existant ; de même, en cas de Révolution du Fond, l’Erreur de dualité étant absente, on suscepte le Sens existant de l’Imagination inexistante.


18. Le monde alors, n’étant plus trompé quant au Signe, se conduit comme il veut ; de même, en cas de Révolution du Fond, l’Ascète[2], n’étant plus tourné à l’envers, se conduit comme il veut.

Le monde, quand il n’est plus trompé sur le Signe, morceau de bois, etc., se conduit comme il veut, devient maître de soi ; ainsi, en cas de Révolution du Fond, le Saint n’étant plus tourné à l’envers prend sa liberté d’action, est maître de soi.

  1. Comm. l. 1. Au lieu de yantraparigṛh° lire mantrapari° ; tib. snags.
  2. d. Au lieu de patiḥ, lire yatiḥ ; tib. brcon.