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QUESTION DE L’IDÉAL

sans Discussion et sans Jugement. Associé à la connaissance, quand il a l’Application pour Base causale, quand il est accompagné par l’Application ; en ce cas, il est respectivement fait d’Audition et de réflexion, ou fait de pratique. À Phénomène resserré, il est de cinq espèces, selon que le Phénomène en est recueilli, prêché, etc. dans le Sûtra, l’Uddâna, les Gâthâs, le Nipâta[1], etc. À Phénomène dispersé, il est de sept espèces, selon qu’il a comme Phénomène le mot, le thème, la lettre, l’Impersonnalité de l’Individu, l’Impersonnalité des Idéaux, les Idéaux Formels, les Idéaux Informels. Le Phénomène d’Idéal Formel, c’est le Phénomène de corps, etc. Le Phénomène d’Idéal Informel, c’est le Phénomène de Sensation d’intellect ou d’Idéal. — Définitif par Per-connaissance au point de vue de la matière à per-connaître, du Sens à per-connaître, de la per-connaissance, du fruit de la per-connaissance, du progrès du savoir afférent. La matière à per-connaître, c’est la douleur ; le Sens à per-connaître, c’est l’impermanence de la douleur, sa nature douloureuse, sa vacuité, son impersonnalité. La per-connaissance, c’est la Voie. Le fruit de la per-connaissance, c’est la Libération. Le progrès du savoir afférent, c’est la Vue de la connaissance de la Libération. — Entré dans les catégories de la Pratique, la Pratique en est soit de quatre sortes, soit de trente-sept sortes. Pratique de quatre sortes, quand la Pratique a l’aspect d’Impersonnalité de l’Individu, d’Impersonnalité de l’Idéal, de Vue, de Connaissance. Pratique de trente-sept sortes, quand la Pratique a l’aspect de mauvais, de douloureux, d’impermanent, d’impersonnel, dans le cas des Quatre Aide-mémoire[2] ; l’aspect de Récupération, de fréquentation, d’exposition[3], d’auxiliaire, dans le cas des

    du lieu, du temps, de l’attribut, réduit à la substance (dharmin) seule. — Le Milinda, p. 63 (cf. Atthasâlinî § 296 sq.) se sert d’une comparaison pour expliquer les deux termes : si on frappe un gong, le choc est le vitarka, le bruit qui s’en suit est le vicâra. C’est toujours, sous une autre forme, l’opposition de l’opération grossière et de l’opération subtile.

  1. Le tib. porte mdo daṅ sdom gyi chigs su bċad pa daṅ ñe bar bstod pa « sûtra et gâthâ de l’uddâna et upastuti (?) ». Le chinois, comme je l’ai indiqué, substitue l’Avadâna au Nipâta.
  2. Smṛtyupasthâna = tib. dran pa ñe bar bżag pa ; chin. nien tchou « lieu de souvenir » M. Vy. § 38 : kâya « le corps », vedanâ « la sensation » ; citta « la pensée » ; dharma « l’Idéal » ; présents à la mémoire comme respectivement : mauvais, douloureux, impermanent, impersonnel. — La forme palie est : satipaṭṭhâna. — Cf. inf. XVIII, 42-44, et XX, 53.
  3. L. 16. Au lieu de nirvidhâvana, lire nirvighâtana ; tib. bsal ba « publication » (udghâṭana).