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QUESTION DE L’IDÉAL

3° l’Abrogation[1] ; c’est quand, après la Prescription énoncée, l’autorisation est accordée par une Rubrique ultérieure ; 4° la Rémission[2] ; quand la Communauté à l’unanimité consent à laisser tomber la Prescription ; 5° la Révolution du Fond, qui résulte de la Révolution des organes du sexe masculin ou féminin chez une religieuse ou chez un religieux ; si le péché n’est pas commun[3] aux deux sexes, il ne compte pas ; 6° la Considération du fait accompli ; c’est une manière spéciale de considérer au moyen des Sommaires de l’Idéal[4] ; 7° la Récupération de l’Idéalité, c’est recouvrer l’Idéalité par la Vue des Vérités, en l’absence

  1. P. 55, l. 3 et 4. Au lieu de samavadyotaḥ… paryâyeṇâ | ajñânât prasrabdhiḥ, lire : samavaghâtaḥ… paryâyeṇânujñânât prasr° ; tib. bslab pa béas pa la rnam graṅs kyis gnaṅ ha’i phyir glod pa. Le tibétain glod pa « relâcher » précise la valeur du chinois k’ai hiu « consentir à relaxer » ; samavaghâta n’est pas encore attesté en sanscrit, mais il répond sans doute dans le Vinaya sanscrit au pâli samugghâta « abrogation, suppression solennelle » p. ex. dans l’expression sîma samugghâta « abrogation de limite », cérémonie dont le Mahâvagga fixe les règles (II, 12, 5-6). Le verbe correspondant samûhan° reparaît à côté de sikkhâpada, comme ici, dans le récit du fameux incident touchant l’abrogation des prescriptions « mineures » (Cullavagga, XI, 1, 9-10 ; Mahâparinibbâna Sutta, VI, 3 = Milinda 142).
  2. Le mot pratiprasrambhaṇa n’est pas encore attesté en sanscrit, mais il est connu en pâli (paṭippasrambhaṇa) où Childers le traduit par « subsidence » = « apaisement ». Le tibétain le rend, comme prasrabdhi, par bag yaṅs su byas pa, que Jäschke et S. C. Das traduisent « rendre intrépide », mais que Schmidt interprète beaucoup plus exactement par « curam relaxare ». Le verbe correspondant se retrouve dans notre texte, appliqué à l’œuvre des Bouddhas (IX, 20-21 comm. apratiprasrabdha buddhakârya = M. Vy. § 19, 61) ; dans le vers IX, 20 Asaṅga lui a substitué (metri causa) avicchinna « non interrompu » ; le sens propre est « sans relâche, sans l’émission » (tib. rgyun mi ’chad pa « continuité ininterrompue ». Le mot pratiprasrabdhi a été relevé par Böhtlingk dans la M. Vy. § 65, 58 (karmâvaraṇaprat°) avec le sens exact de « suspension, abolition » (Beseitigung, Einstellung). Böhtlingk enregistre aussi prasrabdhi (°çrab°) avec la traduction proposée par Burnouf (Lotus, 798) « confiance ». Foucaux (Lal. Vist., chap. IV) traduit : « assurance ». Mais le mot a exactement le sens du français « rémission » = « détente » et « remise ».
  3. L. 5, fin. Au lieu de vedâpattiḥ, corriger ced âpattiḥ. Il s’agit du cas examiné, pour le Vinaya pâli, dans le Sutta-vibhaṅga, I, 10, 6 ; un moine qui avait des organes virils manifeste tout à coup des organes féminins ; inversement chez une nonne [purisaliṅgaṃ, itthiliṅgaṃ pâtubhûtaṃ hoti]. Dans ce cas, s’il y a eu un péché qui ne soit pas commun aux religieux et aux religieuses, le péché n’existe pas (yâ âpattiyo bhikkhûnaṃ bhikkhunîhi asâdhâraṇâ tâhi âpattîhi anâpattîtî). Le tib. rend asâdhâraṇâ par mthun moṅ ma (yin).
  4. L. 6. Le mot âkâraiḥ (lire ainsi avec le ms.), dans le composé dharmoddânakâraiḥ n’est pas rendu en tib. (ni en chin.).