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QUESTION DE L’IDÉAL

en fournit deux, de l’ordre de la Morale et de l’ordre de la Pensée, puisqu’en passant graduellement par l’absence de Repentir[1] etc. on arrive à l’Union. L’Abhidharma en fournit une, de l’ordre de la Sapience, puisqu’il fait le tri du Sens sans rien à rebours. D’autre part encore, le Sûtra prêche le Sens de l’Idéal : le Vinaya exécute le Sens de l’Idéal, puisque celui qui a la Discipline des Souillures pénètre l’un et l’autre ; l’Abhidharma rend habile à trancher les controverses sur le Sens de l’Idéal. Pour ces neuf raisons on compte trois Corbeilles. Et les Corbeilles ont pour objet de libérer des Transmigrations. Comment donc en libèrent-elles ? Par imprégnation, par compréhension, par pacification, par pénétration : on imprègne sa pensée à les entendre ; on comprend, à y réfléchir ; on pacifie, en les pratiquant, par la Pacification ; on pénètre par l’Inspection.

2. Le Sûtra, le Vinaya et l’Abhidharma ont en résumé quatre espèces de Sens. Le Sage, quand il les connaît, a la connaissance omnigénérique.

Le Sûtra, le Vinaya, l’Abhidharma ont chacun en résumé quatre espèces de Sens ; le Bodhisattva qui les connaît devient omniscient. L’Auditeur, lui, arrive à l’Épuisement de l’Écoulement par le seul fait de reconnaître le Sens d’une simple stance.

3. Le Sûtra se nomme ainsi parce qu’il montre[2] au point de vue Fond, Indice, Idéal et Sens ; l’Abhidharma, parce qu’il est en face, à répétition, qu’il a la Suprématie et l’accès[3].

Comment ont-ils chacun quatre espèces de Sens ? Le Sûtra s’appelle ainsi parce qu’il montre le Fond, l’Indice, l’Idéal, le Sens. Ici le Fond signifie le lieu où le Sûtra a été prêché, par qui, et à qui. L’Indice, c’est l’Indice de Vérité Contingente et l’Indice de Vérité Transcendante. Les Idéaux, c’est les Masses, les Lieux,

  1. Ligne 2 de la p. 54, au lieu de ’vipratisârâd avipratisâreṇa, rétablir ’vipratisârâdikrameṇa (ms. °âdinemaṇa) ; tib. ’gyod pa med pa la sogs pa’ i rim gyis.
  2. arthasûcanât sùtram. Cf. Buddhaghosa, Atth., p. 19 (en vers) : atthânaṃ sûcanato… suttan ti, et comm. taṃ hi attatthaparatthâdibhede atthe sûceti (= Sum. p. 17).
  3. abhimukhato… Cf. Buddhaghosa, Atth. p. 19 (en vers) : yam ettha vuḍḍhimato salakkhanâ pûjitâ parichinnâ (= Sum. p. 18).